18 Feb
18Feb

A-t-on encore le temps pour elle? La poésie. C'est notre âme qui parle avec les mots qu'elle propulse comme elle peut, au gré de ses émotions, de ses ressentis, de ses extases comme de ses drames. C'est elle encore qui veut partager, transmettre, se connecter à l'univers;  toucher, soulager, émerveiller, adoucir d'autres âmes sensibles à son appel. 


"Un poète est un monde enfermé dans un homme". Victor HUGO


Y’ a une chanson  


Y’a une chanson qui attend

 Devant une oreille distraite 

Elle attend et elle s’apprête

 A lui donner l’air du temps, 

Elle tourne, elle s’entête 

Elle voudrait remplir la tête 

Mais pour l’instant elle attend


.   Y’a une chanson qui rôde

 Autour d’une voix frivole

 Elle tourne et elle s’envole

 Elle voudrait qu’on la décode 

Pour lui donner la parole,

 Et pour ne pas qu’on s’affole 

Elle veut qu’autour d’elle on brode. 


  Y’a une chanson qui insiste 

A vouloir se faire chanter 

A rêver d’être écoutée, 

Et en sourdine elle persiste 

A dire quelques vérités, 

En douceur faire éclater 

Quelques chaînes qui résistent.

 

 Y’a une chanson qui reprend

 Un peu du poil de la bête, 

Déjà il faut qu’elle se mette 

A parler de sentiments, 

De victoires et de défaites 

Et même de mort qu’on décrète, 

Alors vient le châtiment.

  

Y’a une chanson qui endure 

Les peines d’un purgatoire, 

Sans écho et sans prétoire 

Les coups bas de la censure. 

C’est la chanson, c’est l’histoire

 Du monde crevant son miroir 

Pour ne pas voir ses blessures  

 Marie-Andrée 


                     Ne pleure pas Poète  

  

Ne pleure pas Poète 

Regarde ta plume qui suinte

 Et ton cœur qui goutte, 

Je t’en prie ne pleure pas.

 Bien sûr, tous ces mots

 A l’envers ou debout 

Qui s’échappent en tout temps 

De ton âme rétive, 

Ne vont pas toujours loin.

 Mais il arrive souvent 

Que tu croises sans hasard, 

Au détour d’une indifférence 

Une âme sensible 

Prête à les accueillir.    

 

Ne désespère pas Poète,

 Depuis l’aube des temps 

Les Psaumes de David, 

Les poèmes de Job, 

Le Cantique des cantiques 

Et les Lamentations 

Chantent encore leurs mots

 De beauté et de gloire.

 Classiques et romantiques 

Restent dans les mémoires, 

Et aujourd’hui encore

 Pamphlétaires et haïkistes 

Surréalistes et modernes

 Résistent bien.     


N’abandonne pas Poète 

Ne laisse pas sécher 

L’encre de ta plume. 

Notre monde est cruel 

De renier sans cesse 

Ce don qui vient du Ciel

 Et qui t’amène souvent 

Dans des labyrinthes,

 Au plus profond des âmes, 

Dans des recoins d’esprit 

D’où tu sors simplement

 Des restes de conscience, 

Des désirs d’amour 

Et des besoins de Paix.   

    

Ne pleure pas Poète

 Et écris encore 

Ce qui te blesse

 Ou ce qui t’enchante. 

Toi qui t’es offert 

Sur l’autel du dédain,

 En pâture à l’ingratitude 

Et à l’incompréhension, 

Ne laisse pas tarir la source. 

Tu es parfois le remède amer

 Qui apporte la guérison, 

Tu es souvent l’émotion

 Qui peut sauver notre être 

De ses froideurs malignes.   


Ne pleure pas Poète 

C’est moi qui pleure.   

Marie-Andrée   

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